Les funérailles d’un roi

Trois mois après son décès, le Cambodge a dit adieu à Monseigneur Papa. Pour l’occasion, le pays a organisé des funérailles grandioses, dans le respect de la tradition khmère. Retour sur les 4 temps forts qui ont marqué les cérémonies :

Vendredi 1er février

Une procession funéraire ouvre les cérémonies d’hommage au défunt roi. Près de 5 000 personnes – membres de la famille royale, ministres, moines bouddhistes, militaires, scouts, étudiants, représentants des minorités ethniques – accompagnent le cercueil doré à travers les rues de la capitale. Dès l’aube, des centaines de milliers de Cambodgiens se sont massés sur les trottoirs de Phnom Penh. Si l’affluence se révèle moins forte que prévue, les personnes âgées ont, elles, répondu présentes, symbole de leur attachement à ce roi qui a toujours été à leur écoute. Au passage du convoi, l’émotion est palpable, et pleurs et prières accompagnent le cortège. Parti à 7h30 du matin du Palais Royal, celui-ci mettra près de 5 heures à atteindre le Veal Preah Meru. Selon la tradition, cet édifice, construit spécialement pour la crémation du roi, ne servira qu’à cette unique occasion.

Lundi 4 février

Trois jours plus tard, le roi est incinéré en présence des dignitaires du régime et de chefs d’Etat étrangers. Pour éviter tout problème de sécurité, la population est reléguée à plusieurs centaines de mètres du crématorium. Vers 18h00, alors que la nuit tombe, les moines disent une dernière prière ; et, à 18h30, coups de canon et feu d’artifice éclatent simultanément. Quelques instants plus tard, un nuage de fumée grise s’élève au-dessus des bâtiments : le roi Sihanouk vient d’être incinéré. Ses restes sont recueillis ; les ossements que le feu n’a pas consumés sont nettoyés au lait de coco, puis enfermés dans des urnes richement décorées.

Mardi 5 février

Le lendemain, le roi Sihamoni et la reine-mère Monique embarquent dans un bateau orné de 2 Nagâs (le mythique serpent hindouiste à sept têtes). Ils se rendent à la confluence des 3 fleuves sacrés : le Mékong, le Tonlé Sap et le Tonlé Bassac. Là, ils dispersent une partie des cendres qu’ils ont recueillies la veille. D’après la tradition, elles pourront ainsi retourner à la mer, demeure originelle du roi, maître des eaux et de la terre.

Jeudi 7 février

Quelques jours plus tard a lieu la dernière étape des cérémonies funéraires. Les urnes contenant les restes du roi sont transportées au Palais royal sur un char en forme d’oie sacrée brahmanique. Elles sont déposées dans un stupa, où Sihanouk repose désormais aux côtés de sa fille, Kantha Bopha.

Une page du Cambodge se tourne.

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