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Tā moko (tatouage)

Les Maoris sont les premiers à avoir posé le pied en Nouvelle-Zélande. D’après les historiens, ils s’y seraient installés aux alentours de l’an 1000. Originaires de Polynésie, ils seraient venus le plus simplement du monde : en pirogue et en suivant les étoiles et les courants !

De Polynésie, ils ont conservé la tradition du tā moko. Les hommes maoris se tatouaient les cuisses, les fesses et le visage. Les femmes, quant à elles, privilégiaient les lèvres, le menton et les narines.

MOFFAT Logan_Cookie (Mr Cook)

Loin d’être une simple coquetterie, le tā moko était au contraire une pratique sacrée. Il marquait le passage de l’enfance à l’âge adulte et permettait aux membres de la noblesse de réaffirmer leur rang. Chaque tā moko racontait en effet l’origine sociale de son porteur, ses affiliations tribales et sa place dans la société maorie. C’était donc assez pratique : pas besoin de CV ni d’arbre généalogique, tout était inscrit sur votre visage !

Le tā moko était aussi synonyme de courage. Car, pour en avoir un, il fallait supporter le tatouage en lui-même. Lequel nécessitait de se faire creuser la peau avec des os d’albatros pour l’encre pénètre…

Autant vous dire que ça devait faire un mal de chien et qu’on ne s’y est pas risqué !

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Bonne année !

Ça y est, on entame notre troisième nouvelle année à Phnom Penh et, comme l’an dernier, on en profite pour vous faire découvrir un peu de musique locale.

Cette année, c’est au tour de Kong Nay, surnommé le Ray Charles du Cambodge. Sûrement, vous n’en avez jamais entendu parler, mais c’est l’un des plus illustres bardes khmers. Et l’un des derniers maîtres de chapey du pays.

Jadis, cette cithare à deux cordes était un incontournable de la culture populaire. Les joueurs de chapey étaient de toutes les fêtes et ils mettaient l’ambiance, en chantant les contes et légendes du pays. Souvent, ils improvisaient comme les bluesmen américains ; et, parfois, ça pouvait durer des jours entiers ! (rassurez-vous, l’extrait ci-dessous n’est que de cinq minutes)

On vous embrasse tous et on vous envoie pleins d’ondes positives pour la nouvelle année !

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6 questions sur le bouddhisme

On revient sur la toile après quelques mois d’absence et, pour se faire pardonner ce silence virtuel, on lance une petite série sur les religions au Cambodge. Comme en plus on commence par le bouddhisme, vous allez adorer, c’est sûr !

1. Quelle est la place du bouddhisme au Cambodge ?

C’est la principale religion du pays et elle est tellement bien implantée que ni l’Islam ni le christianisme n’ont jamais réussi à la détrôner (et ce n’est pas faute d’avoir essayé). Aujourd’hui, 98 % des Cambodgiens sont adeptes du bouddhisme et, quand en 1993, il a été décrété religion d’Etat, personne n’y a rien trouvé à redire. Pas même le roi qui — surprise ! — n’a pas la même confession que ces sujets. Comme ses ancêtres angkoriens, Norodom Sihamoni est hindouiste et, d’après la tradition, il est même l’incarnation de Vishnu sur terre. A ce titre, il a chaque année la lourde responsabilité d’ensemencer symboliquement la terre pendant la fête du sillon sacré. Qu’il ne le fasse pas, et c’est la panique parmi les paysans (bouddhistes) !

2. Comment le bouddhisme est-il arrivé au Cambodge ?

D’après les historiens, il s’est implanté dans la région dans les années 250 après JC. A l’époque, le commerce avec l’Inde est florissant, et les navigateurs indiens apportent le Bouddha dans leurs valises. Au passage, ils ramènent aussi la trinité brahmanique et pendant longtemps Brahma, Vishnou et Shiva domineront le paysage religieux cambodgien. Il faut attendre la fin du 12ème siècle pour qu’un roi khmer — il s’agit de Jayavarman VII, le bâtisseur du Bayon — se convertisse officiellement au bouddhisme. La parenthèse sera de courte durée puisqu’à sa mort en 1218, le brahmanisme s’impose à nouveau comme la première religion du royaume. Mais la chute d’Angkor au XIVème siècle entraînera sa perte. En 1327, le bouddhisme qui a été réintroduit par les envahisseurs siamois devient religion officielle et ce sera définitif.

3. Quel bouddhisme les Cambodgiens pratiquent-ils ?

Ils pratiquent le bouddhisme Theravada ou « petit véhicule ». Cette version que l’on trouve principalement en Asie du Sud-Est est la plus ancienne et, selon ses adeptes, la plus proche des préceptes du Bouddha. Petite précision : même si, d’après la mythologie khmère, il lui a fallu 506 existences pour s’éveiller pour de bon, cela n’en fait pas un un dieu et les prières qu’on peut lui adresser sont techniquement inopérantes. Evidemment, la réalité est en décalage avec la théorie puisque les Cambodgiens lui adressent des doléances aussi souvent que nécessaire…

4. Que s’est-il passé sous les Khmers Rouges ?

En bons communistes tendance maoïste, les Khmers Rouges abhorraient la religion et ils n’ont eu de cesse d’effacer toute trace de bouddhisme au Cambodge. Pendant les quatre années de terreur qu’ils firent régner sur le pays, ils exécutèrent près de 60 000 moines (soit 92 % de la communauté ecclésiastique). Quant aux pagodes, elles furent soit rasées, soit systématiquement profanées…

5. Quelle est l’influence du bouddhisme aujourd’hui ?

Il est omniprésent dans la vie quotidienne ! Où que l’on aille, on croise des moines au crâne rasé et revêtus de la traditionnelle robe couleur safran. Mais c’est quand on parle aux Cambodgiens qu’on se rend compte à quel point les notions clés du bouddhisme sont ancrées dans la culture populaire. Les Khmers se souviennent souvent de leur vie antérieure et il n’est pas rare qu’un enfant soit considéré comme la réincarnation du grand-parent décédé peu avant (au Cambodge, on se réincarne plutôt en famille…). Surtout, pour améliorer son karma et éviter de se réincarner en fourmi dans sa prochaine vie, on n’hésite pas à devenir bonze, à faire l’aumône aux moines ou encore à mettre la main à la poche pour financer la rénovation des pagodes. Autant vous dire que le bouddhisme cambodgien se porte bien !

6. Quel est le rôle des moines ?

Il y aurait aujourd’hui près de 60 000 moines au Cambodge et, même s’ils passent l’essentiel de leur temps à étudier, ils s’impliquent largement dans les affaires de la cité. Leur mission première est bien évidemment religieuse puisqu’ils sont chargés d’enseigner aux profanes la Darhma (la loi du Bouddha). Mais ils sont également très actifs sur le plan social. Ils accueillent souvent les enfants des familles défavorisées, leur offrent le gîte et le couvert (il faut aimer le riz…) et, surtout, ils leur ouvrent l’accès à l’éducation. Il n’y a que sur le plan politique que les bonzes se tiennent en retrait. En tout cas, c’est ce que voudraient les autorités ; mais, comme on l’a vu depuis les élections de l’an dernier, la pratique diverge parfois de la ligne officielle…

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Portrait – Kimtola, gardien du temple

Quand on arrive à Preah Vihear, l’atmosphère est lourde. La pluie est imminente ; et une dizaine de militaires attendent à l’entrée du site, totalement désœuvrés.

Nous sommes le 30 août 2013, et la Cour de Justice Internationale n’a pas encore rendu son arrêt dans le différend qui oppose le Cambodge à la Thaïlande depuis près de 50 ans. Les deux pays se disputent la souveraineté de la région ; et il n’y a pas si longtemps l’on se battait à Preah Vihear.

Heureusement, il y a Kimtola, le représentant de la police touristique. Dans cette ambiance digne du Désert des Tartares, il nous accueille tout sourire. Cela fait un an qu’il a pris ses fonctions à Preah Vihear, nous explique-t-il. Pour sûr, les conditions de vie sont difficiles ; et son salaire est trop faible pour rentrer souvent à Phnom Penh où vit sa famille.

Pourtant, Kimtola ne se plaint pas : il est fier d’être le gardien du temple ! Preah Vihear est l’un des joyaux du Cambodge. Cet ensemble hindou consacré à Shiva fut, dès le XIème siècle, l’un des cœurs spirituels du royaume angkorien. Sûryavarman II – le constructeur d’Angkor Wat – y dépêchera même son meilleur architecte pour finaliser les travaux au XIIème siècle. Aujourd’hui, Preah Vihear est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ; et, pour les Khmers, c’est un symbole de fierté nationale.

D’ailleurs, l’Etat ne se prive pas de multiplier les signes de souveraineté ; et, quand on lit sur un panneau « Preah Vihear is our temple », on se dit que la paix n’est pas encore totalement déclarée…

Preah Vihear en images !

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Des pierres et des arbres

Au temple perdu de Preah Kahn Kompong Svay, à 100 kilomètres à l’est de Siem Reap…

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