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Notre coin préféré

A chaque fois que l’on veut se mettre au vert, c’est à Kep que l’on va. Et, vraiment, c’est l’endroit idéal.

La ville a été construite en 1908 par les Français, qui ne supportaient plus la chaleur étouffante de Phnom Penh. Mais c’est dans les années 1960 que Kep prend véritablement son envol. C’est alors le lieu de villégiature favori du roi Sihanouk et il entraîne dans son sillage Cambodgiens aisés et célébrités internationales. L’ancienne station climatique est consacrée « Saint Tropez de l’Extrême-Orient » ; et même Catherine Deneuve lui fera honneur, c’est dire !

Depuis, les Khmers Rouges sont passés par là ; mais, malgré les stigmates de la guerre que l’on croise ici ou là, Kep a su retrouver son charme d’antan. L’atmosphère y est redevenue paisible et, ma foi, on ne s’y ennuie pas. On peut se baigner dans le Golfe de Thaïlande ; marcher dans le parc national ; se promener sur la corniche le long de la mer ; explorer les îles alentours ; ou bien faire la tournée des quelques 200 villas d’inspiration Le Corbusier, qui témoignent du passé glorieux de la ville.

Et, puis, il y a la gastronomie locale… Kep est connu pour son crabe au poivre vert et – vous pouvez nous croire – il est fameux. A chacun de nos séjours, on passe des heures à dépiauter ces petits crustacés en contemplant l’horizon. Comme vous vous en doutez, cela requiert une certaine dextérité et, à force de pratiquer, nous sommes devenus des experts reconnus (en tout cas, par les restaurateurs locaux).

Et quand on ne mange pas ? On sirote un cocktail au Sailing Club en admirant le coucher du soleil sur la mer !

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6 questions sur le bouddhisme

On revient sur la toile après quelques mois d’absence et, pour se faire pardonner ce silence virtuel, on lance une petite série sur les religions au Cambodge. Comme en plus on commence par le bouddhisme, vous allez adorer, c’est sûr !

1. Quelle est la place du bouddhisme au Cambodge ?

C’est la principale religion du pays et elle est tellement bien implantée que ni l’Islam ni le christianisme n’ont jamais réussi à la détrôner (et ce n’est pas faute d’avoir essayé). Aujourd’hui, 98 % des Cambodgiens sont adeptes du bouddhisme et, quand en 1993, il a été décrété religion d’Etat, personne n’y a rien trouvé à redire. Pas même le roi qui — surprise ! — n’a pas la même confession que ces sujets. Comme ses ancêtres angkoriens, Norodom Sihamoni est hindouiste et, d’après la tradition, il est même l’incarnation de Vishnu sur terre. A ce titre, il a chaque année la lourde responsabilité d’ensemencer symboliquement la terre pendant la fête du sillon sacré. Qu’il ne le fasse pas, et c’est la panique parmi les paysans (bouddhistes) !

2. Comment le bouddhisme est-il arrivé au Cambodge ?

D’après les historiens, il s’est implanté dans la région dans les années 250 après JC. A l’époque, le commerce avec l’Inde est florissant, et les navigateurs indiens apportent le Bouddha dans leurs valises. Au passage, ils ramènent aussi la trinité brahmanique et pendant longtemps Brahma, Vishnou et Shiva domineront le paysage religieux cambodgien. Il faut attendre la fin du 12ème siècle pour qu’un roi khmer — il s’agit de Jayavarman VII, le bâtisseur du Bayon — se convertisse officiellement au bouddhisme. La parenthèse sera de courte durée puisqu’à sa mort en 1218, le brahmanisme s’impose à nouveau comme la première religion du royaume. Mais la chute d’Angkor au XIVème siècle entraînera sa perte. En 1327, le bouddhisme qui a été réintroduit par les envahisseurs siamois devient religion officielle et ce sera définitif.

3. Quel bouddhisme les Cambodgiens pratiquent-ils ?

Ils pratiquent le bouddhisme Theravada ou « petit véhicule ». Cette version que l’on trouve principalement en Asie du Sud-Est est la plus ancienne et, selon ses adeptes, la plus proche des préceptes du Bouddha. Petite précision : même si, d’après la mythologie khmère, il lui a fallu 506 existences pour s’éveiller pour de bon, cela n’en fait pas un un dieu et les prières qu’on peut lui adresser sont techniquement inopérantes. Evidemment, la réalité est en décalage avec la théorie puisque les Cambodgiens lui adressent des doléances aussi souvent que nécessaire…

4. Que s’est-il passé sous les Khmers Rouges ?

En bons communistes tendance maoïste, les Khmers Rouges abhorraient la religion et ils n’ont eu de cesse d’effacer toute trace de bouddhisme au Cambodge. Pendant les quatre années de terreur qu’ils firent régner sur le pays, ils exécutèrent près de 60 000 moines (soit 92 % de la communauté ecclésiastique). Quant aux pagodes, elles furent soit rasées, soit systématiquement profanées…

5. Quelle est l’influence du bouddhisme aujourd’hui ?

Il est omniprésent dans la vie quotidienne ! Où que l’on aille, on croise des moines au crâne rasé et revêtus de la traditionnelle robe couleur safran. Mais c’est quand on parle aux Cambodgiens qu’on se rend compte à quel point les notions clés du bouddhisme sont ancrées dans la culture populaire. Les Khmers se souviennent souvent de leur vie antérieure et il n’est pas rare qu’un enfant soit considéré comme la réincarnation du grand-parent décédé peu avant (au Cambodge, on se réincarne plutôt en famille…). Surtout, pour améliorer son karma et éviter de se réincarner en fourmi dans sa prochaine vie, on n’hésite pas à devenir bonze, à faire l’aumône aux moines ou encore à mettre la main à la poche pour financer la rénovation des pagodes. Autant vous dire que le bouddhisme cambodgien se porte bien !

6. Quel est le rôle des moines ?

Il y aurait aujourd’hui près de 60 000 moines au Cambodge et, même s’ils passent l’essentiel de leur temps à étudier, ils s’impliquent largement dans les affaires de la cité. Leur mission première est bien évidemment religieuse puisqu’ils sont chargés d’enseigner aux profanes la Darhma (la loi du Bouddha). Mais ils sont également très actifs sur le plan social. Ils accueillent souvent les enfants des familles défavorisées, leur offrent le gîte et le couvert (il faut aimer le riz…) et, surtout, ils leur ouvrent l’accès à l’éducation. Il n’y a que sur le plan politique que les bonzes se tiennent en retrait. En tout cas, c’est ce que voudraient les autorités ; mais, comme on l’a vu depuis les élections de l’an dernier, la pratique diverge parfois de la ligne officielle…

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Happy Chinese New Year !

La semaine dernière, c’était le Nouvel An chinois et, comme nous sommes entrés dans l’année du Cheval de Bois, il y avait de quoi être de bonne humeur ! A Phnom Penh, l’effervescence montait déjà depuis plusieurs semaines et, dès le début du mois de janvier, les vitrines des magasins se sont parées de lampions rouge et or et autres décorations traditionnelles.

Evidemment, que les Cambodgiens bouddhistes fêtent le Nouvel An chinois, voilà qui pourrait en surprendre plus d’un… Mais, au pays du syncrétisme, c’est tout à fait naturel. Conséquence de plusieurs vagues d’immigration, la plupart des Khmers ont du sang chinois dans les veines ; et les minorités chinoises et vietnamiennes représentent encore près de 6 % de la population.

On ne s’étonnera donc pas que le 31 janvier dernier ait sonné l’heure d’une des plus grandes transhumances humaines de l’année. Des milliers de personnes – cadeaux, fruits ou poulets sous le bras – ont quitté leur village pour passer le Nouvel An en famille. A Phnom Penh, les rues se sont vidées et, comme beaucoup de Sino-Khmers et de Vietnamiens sont commerçants, quasiment tous les magasins sont restés fermés pendant les quatre jours de festivités.

L’an dernier, nous étions encore ignorants des usages et, quand nous avions voulu nous rendre au marché, nous avions eu la surprise de trouver portes closes… Heureusement, pour nous consoler, les chauffeurs de tuk tuk de notre rue nous avaient invités à trinquer avec eux. Cette année, nous avons été plus prévoyants : les réserves de bière et de nourriture ont été constituées en avance et nous avons pu passer en toute sérénité cette deuxième période de fête de l’année !

Il nous reste juste à vous souhaiter : Gong Xi Fa Cai (en retard) !

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Portrait – Kimtola, gardien du temple

Quand on arrive à Preah Vihear, l’atmosphère est lourde. La pluie est imminente ; et une dizaine de militaires attendent à l’entrée du site, totalement désœuvrés.

Nous sommes le 30 août 2013, et la Cour de Justice Internationale n’a pas encore rendu son arrêt dans le différend qui oppose le Cambodge à la Thaïlande depuis près de 50 ans. Les deux pays se disputent la souveraineté de la région ; et il n’y a pas si longtemps l’on se battait à Preah Vihear.

Heureusement, il y a Kimtola, le représentant de la police touristique. Dans cette ambiance digne du Désert des Tartares, il nous accueille tout sourire. Cela fait un an qu’il a pris ses fonctions à Preah Vihear, nous explique-t-il. Pour sûr, les conditions de vie sont difficiles ; et son salaire est trop faible pour rentrer souvent à Phnom Penh où vit sa famille.

Pourtant, Kimtola ne se plaint pas : il est fier d’être le gardien du temple ! Preah Vihear est l’un des joyaux du Cambodge. Cet ensemble hindou consacré à Shiva fut, dès le XIème siècle, l’un des cœurs spirituels du royaume angkorien. Sûryavarman II – le constructeur d’Angkor Wat – y dépêchera même son meilleur architecte pour finaliser les travaux au XIIème siècle. Aujourd’hui, Preah Vihear est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ; et, pour les Khmers, c’est un symbole de fierté nationale.

D’ailleurs, l’Etat ne se prive pas de multiplier les signes de souveraineté ; et, quand on lit sur un panneau « Preah Vihear is our temple », on se dit que la paix n’est pas encore totalement déclarée…

Preah Vihear en images !

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Bonne année !

Ça y est, on entame notre deuxième année en pays khmer et, pour marquer le coup, on vous offre le tube revisité de la star des années 1960, Ros Sereysothea. Ça s’appelle Cham oun dop pram mouy (pour les non khmérophones : J’ai 16 ans) et on adore ! On vous embrasse tous et on vous envoie avec un peu d’avance nos meilleurs vœux pour 2014 !

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